Alain Soral - " Comprendre l'Empire " entretien complet (mars 2011) Ripoublik.com

La domination bancaire et la géopolitique impériale

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title: "Genèse historique de la domination bancaire"

quote: "On peut pas dater la naissance de la domination de la banque comme ça à un moment précis."

details:

L'analyse commence par une réflexion sur l'émergence historique du pouvoir bancaire, en remontant aux sociétés primitives où la notion de prêt à intérêt était absente, voire inconcevable. L'auteur explique que ces sociétés fonctionnaient sur des principes de réciprocité et d'échange, comme le potlatch, où le don et le contre-don primaient sur la logique financière. La transition vers un système monétaire avec prêt à intérêt s'est faite progressivement, les sociétés classiques percevant initialement l'usure comme socialement destructrice et l'interdisant. Ce n'est qu'à partir du XIIe siècle, avec le développement du précapitalisme en Europe et dans la sphère méditerranéenne, que le prêt à intérêt a été progressivement toléré puis encadré, passant d'une pratique marginale au cœur du dispositif économique et politique.

L'évolution de ce pouvoir bancaire est décrite comme un bras de fer constant, avec des épisodes clés comme l'émergence d'un pouvoir bancaire fort à Venise, allié au pape, puis son développement à Francfort avec la naissance du protestantisme. L'auteur souligne que cette dynamique était peu présente en France, contrairement à l'Angleterre où une jonction décisive s'est opérée entre la couronne et le pouvoir bancaire, marquant selon lui la naissance de l'empire avec la Compagnie des Indes orientales. Cette alliance aurait provoqué le déclin de la monarchie française, qui n'a pas su ou voulu fusionner avec la banque, contrairement à la couronne anglaise.

Le processus historique est présenté comme une gangrène progressive : une pratique initialement perçue comme dangereuse par les sociétés traditionnelles finit par devenir le cœur du système. Aujourd'hui, cette logique culmine avec la domination de Wall Street, décrite comme une banque purement spéculative, non entrepreneuriale, facteur de déstabilisation mondiale, notamment via la spéculation sur les matières premières alimentaires. L'auteur insiste sur la dimension pédagogique de son analyse, qui vise à simplifier sans trahir la complexité historique.

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title: "Géopolitique des empires et résistances culturelles"

quote: "L'empire c'est d'abord le monde post-méditerranéen, c'est-à-dire le monde des trois monothéismes abrahamiques."

details:

L'auteur développe une vision géopolitique où l'empire bancaire est essentiellement le produit du monde occidental post-méditerranéen, englobant les trois monothéismes abrahamiques. Il oppose ce monde à d'autres sphères civilisationnelles, comme la Chine et l'Inde, qui fonctionnent sur des logiques religieuses et philosophiques différentes, moins réductibles à la domination bancaire. Le monde musulman occupe une position intermédiaire : proche culturellement du monde occidental mais résistant partiellement grâce à la finance islamique, qui impose des restrictions morales sur l'intérêt, similaires à celles que l'Église catholique appliquait sous l'Ancien Régime.

Une grille de lecture des révolutions au Maghreb est proposée : elles seraient une tentative de mise au pas par la banque judéo-protestante de la banque islamique, qui tendait à se développer sous l'influence iranienne. Le principe de domination impériale libérale est décrit comme une récupération et une marchandisation de toute chose, une pieuvre tentaculaire qui doit tout soumettre à la loi du profit et à la logique bancaire, balayant tout ce qui résiste : religions, transcendance, gratuité, communisme.

Cette domination est qualifiée de "satanique" ou de "mamonisme", représentant l'empire du mal. Elle se heurte aujourd'hui à des empires rivaux, comme la Chine, qui fonctionne sur des principes différents et dispose de fondamentaux industriels plus sains. L'auteur prédit un écroulement de l'empire américain, miné par ses contradictions et confronté à des mondes étrangers, comme la Chine et l'Inde, dont les systèmes de valeurs (bouddhisme, système des castes) résistent à la dissolution par l'idéologie des droits de l'homme, instrument de la banque.

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timestamp: "00:05:12"

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title: "La Réserve Fédérale et le pouvoir occulte"

quote: "La réserve fédérale américaine [...] est le cartel bancaire des 12 banques les plus puissantes du monde."

details:

L'auteur dénonce la Réserve Fédérale américaine comme un cartel bancaire qui n'est ni une réserve, ni fédérale, ni vraiment américaine, mais le vrai pouvoir mondial. Ce cartel de 12 banques, liées familialement et formant des dynasties remontant au milieu du XVIIIe siècle, règne sur le dollar, une fausse monnaie qui permet d'acheter le monde entier. Les revenus annuels de ce cartel sont présentés comme astronomiques, 50 fois la fortune permanente de Bill Gates, une réalité occultée du grand public.

Cette puissance bancaire est décrite comme un pouvoir de corruption absolue, achetant le Congrès américain et tous les présidents. Ceux qui ont tenté de se libérer de cette tutelle, comme Kennedy, ont été assassinés. L'auteur souligne que regagner le pouvoir régalien sur la monnaie a souvent été la cause de luttes secrètes et mortelles. Ce savoir sur la mécanique de domination ultime est intentionnellement caché par ceux qui le maîtrisent, et ceux qui l'ont découvert, comme Ezra Pound, ont été persécutés (internement en psychiatrie sans jugement).

L'enjeu politique est immense : il s'agit d'un savoir non diffusé, un pouvoir occulte qui domine le monde via le dollar. L'auteur insiste sur le caractère délibéré de cette occultation et la violence utilisée pour silencer ceux qui tentent de révéler cette vérité.

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timestamp: "00:12:13"

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title: "Franc-maçonnerie : clergé occulte de la République"

quote: "La franc-maçonnerie est une religion sans révélation, sans Dieu, mais c'est une religion parce que c'est une église."

details:

L'analyse se tourne vers le rôle de la franc-maçonnerie comme outil de la bourgeoisie marchande pour chasser l'aristocratie et son allié, l'Église catholique. Décrite comme une "contre-religion" ou une "religion sans révélation", la franc-maçonnerie est présentée comme le clergé occulte de la République : elle a des temples, des fidèles, une eschatologie, mais reste cachée, trahissant l'idée d'égalité citoyenne en formant un corps intermédiaire puissant alors que la laïcité prétend les avoir abolis.

L'auteur contredit l'idée que la laïcité et la libre-pensée remontent à la Grèce antique ; il affirme qu'elles s'enracinent dans le protestantisme, lui-même issu du judaïsme. Il cite Mélenchon, membre du Grand Orient, pour illustrer cette filiation : catholicisme comme ennemi, séquence progressiste articulant maçonnerie, protestantisme et judaïsme. La hiérarchie maçonnique est dominée par le B'nai B'rith, une maçonnerie exclusivement juive.

La lecture religieuse (satanique) et matérialiste convergent : la maçonnerie et la domination bancaire représentent un projet d'exploitation, de manipulation et de brutalité maltusienne, totalement anti-chrétien. Les luttes politiques sont surdéterminées par les réseaux, et le réseau républicain (bancaire, marchand, maçonique) s'est imposé par l'extermination des réseaux nobles et catholiques, via des épisodes comme l'affaire Dreyfus et la loi de 1905.

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timestamp: "00:17:46"

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title: "Luttes de réseaux et absence de contre-pouvoir"

quote: "L'explication du monde actuel [...] vient du fait qu'il y a un réseau très puissant face à une absence de contre-pouvoir."

details:

L'auteur approfondit l'analyse des réseaux comme facteur surdéterminant de la politique. Le réseau républicain, bancaire et maçonnique, très puissant, fait face à une absence de contre-réseaux efficaces. Les réseaux communistes se sont effondrés avec l'URSS, les réseaux musulmans sont faibles et peu structurés. Cette absence de contre-pouvoir explique l'arrogance et le mensonge permanents sur des idées comme la démocratie et la laïcité.

La création de réseaux pérennes nécessite une idéologie, souvent transcendante, et des élites dévouées. Les hommes politiques sérieux réfléchissent en ces termes. L'auteur évoque l'exemple de l'Afrique, où les potentats durables sont souvent maçons, tandis que les marxistes sont éliminés. Il combine cette lecture avec l'analyse ethnique (comme celle de Bernard Lugan), insistant sur la nécessité d'articuler déterminations de classe, religieuses, ethniques et communautaires pour comprendre la réalité, plutôt que de les opposer.

En Afrique, la réalité est une combinaison de manipulation économique, de traditions ethniques, de solidarités raciales : projeter une grille de lecture européenne purement économique ou classiste est réducteur. Il faut une analyse spécifique, articulant ces différentes dimensions.

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timestamp: "00:20:13"

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title: "Critique des discours identitaires et délinquance"