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timestamp: "00:02"
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title: "La découverte des abus rituels et le choc des premières affaires"
quote: "La découverte du témoignage des enfants du juge Roche de l'affaire Allègre ainsi que l'investigation de Pascal Justice intitulé 'viol d'enfant la fin du silence' ont été un électrochoc pour moi comme pour beaucoup."
details:
Alexandre retrace le début de son engagement en 2007, marqué par la découverte des travaux de chercheurs pionniers comme Stan Mayot, Jeanette Siman, Paulill Charlton, Serge Gard, Laurence Beneu, Alain Gossin et Carl Z. Il décrit cette plongée comme une descente dans des arcanes "radioactives", nécessitant un fort discernement pour naviguer au milieu des écrans de fumée et de la désinformation. Le sujet est présenté comme psychologiquement perturbant et baignant dans une atmosphère de tabou extrême, où la frontière entre réalité et complotisme est délibérément brouillée.
L'année 2009 constitue un tournant avec la sortie du documentaire "Les réseaux de l'horreur" de Maillot et Siman, traitant de l'affaire des Cédérom de Zwort divulgués par l'activiste belge Marcel Vervelsen. Parallèlement, le livre "L'affaire Vincent au cœur du terrorisme d'État" et le témoignage vidéo du "petit Vincent" disponible sur YouTube décrivent pour la première fois avec des détails glaçants l'implication d'un géniteur dans des pratiques pédocriminelles extrêmes, que l'auteur identifiera plus tard comme des "abus rituels" ou du "pédo-satanisme". Ces récits, d'une violence incompréhensible pour le profane, brisent l'image d'une société moderne et civilisée.
L'affaire Allègre et le documentaire choc de Pascal Justice sur France 3 représentent un électrochoc médiatique et personnel. Alexandre souligne l'infamie de la défense employée par Maître Monique Smadja Epstein, l'avocate du père, qui n'hésita pas à ridiculiser la parole des enfants en comparant leurs témoignages à des albums de Tintin. Cette stratégie judiciaire, visant à discréditer des descriptions d'activités sectaires incluant viols en réunion et sacrifices rituels d'enfants, força la mère à fuir à l'étranger avec ses deux enfants, illustrant l'incapacité du "pays des droits de l'homme" à leur offrir justice et protection.
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timestamp: "00:04"
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title: "Le fonctionnement des réseaux pédocriminels et l'impunité institutionnelle"
quote: "Le choc est brutal à la fois par la nature même des sévices poussés à l'extrême mais aussi par l'impunité crasse dont semble bénéficier les membres de ces réseaux ou devrai-on dire de ce réseau a priori intouchable."
details:
La recherche de preuves et de patterns mène Alexandre à étudier des affaires historiques fondatrices, comme le scandale des "baloses" en 1959. Cette affaire impliquait des notables et de hautes personnalités politiques, dont l'aide de camp du Général de Gaulle, dans des partouses organisées dans un pavillon de chasse (le pavillon du Butard) mis à disposition du président de l'Assemblée nationale, André Le Troquer. Le recours à des jeunes filles de 12 à 20 ans (la majorité étant alors à 21 ans) et l'étouffement médiatique de l'époque jetèrent les bases d'un modus operandi qui se répéterait : l'implication des élites, l'exploitation de mineurs et une omerta institutionnelle totale.
Une liste non exhaustive mais significative d'affaires est citée pour démontrer la récurrence du phénomène réseau : Coral, Crypten, Fourniret/Drouot, Louis Dunan, Tourn, Bravo, Kazapia, Allegre, l'orphelinat de Jersey, l'affaire Franklin, Rolodex, Waterhouse. L'auteur constate amèrement que la "doxa médiatique" persiste, contre toute évidence, à présenter les prédateurs comme des isolés, niant systématiquement toute dimension organisée et collective à ces crimes.
L'étude de ces dossiers révèle des témoignages convergents décrivant des réunions méticuleusement planifiées de "viol en réunion avec torture pouvant aller jusqu'au meurtre". Alexandre décrit ces événements comme des moments où "toutes les lois morales sont évacuées au profit d'une libération des pulsions", un "verrou qui saute" lors de soirées cauchemardesques. Le déni est la première réaction face à de tels récits, poussant beaucoup à "refermer le dossier" face à une horreur qui semble inimaginable.
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timestamp: "00:07"
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title: "La reconnaissance des abus rituels et leur définition officielle"
quote: "L'abuse rituel peut être défini comme des agressions sexuelles physiques et psychologiques d'une manière organisée, systématique et durant une longue période de temps. Cela implique l'utilisation de rituels avec ou sans système de croyance et généralement avec plusieurs agresseurs."
details:
C'est la multiplication et la similarité frappante des témoignages à l'échelle internationale qui finit par imposer l'idée de l'existence des abus rituels. L'affaire Dutroux et la consultation des "dossiers X" rendus publics par Wikileaks offrent un aperçu glaçant de ces pratiques. Les procès-verbaux de police, d'une violence inouïe, sont décrits comme "à faire vomir". Le journaliste belge Xavier Sesse, ayant enquêté sur cette affaire, établit une distinction cruciale entre le "simple pédophile" et le "pédocriminel pervers" avec son "côté rituel", pointant du doigt la dimension occulte et les assassinats rituels.
Malgré l'horreur, le déni reste massif. Les dossiers sont systématiquement discrédités, étiquetés "complotistes" et rejetés avec effroi, ce qui constitue un frein majeur à la reconnaissance et à la protection des victimes. Pourtant, des institutions officielles commencent à reconnaître le phénomène. Alexandre cite le guide national pour la protection de l'enfance du gouvernement écossais, qui fournit une définition claire et détaillée des abus rituels, incluant explicitement l'utilisation de rituels, la multiplicité des agresseurs, la durée dans le temps et, point capital, l'objectif de "contrôle mental" par des modèles d'apprentissage visant à réduire les victimes au silence.
L'auteur propose un modèle de "trois phases de conscientisation" pour appréhender le sujet : 1) Admettre l'existence de réseaux pédocriminels structurés (pas seulement virtuels). 2) Constater que certains de ces réseaux pratiquent les pires exactions de type "services rituels sataniques". 3) Comprendre qu'un "ciment" soude ces criminels et assure leur protection institutionnelle. C'est à ce troisième stade que la question des sociétés secrètes, notamment la franc-maçonnerie, émerge inévitablement.
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timestamp: "00:10"
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title: "Le lien avec la franc-maçonnerie et le contrôle mental par dissociation"
quote: "Le lien entre pédocriminalité de type abuse rituel et franc-maçonnerie arrive donc dans un troisième temps après avoir d'abord digéré les deux premières phases puis persévérer dans l'étude."
details:
Alexandre présente la franc-maçonnerie comme une "maison mère" subdivisée en une multitude d'écoles ésotériques, certaines baignant dans "l'occultisme le plus noir". Il la décrit comme un système de "poupées gigognes" cloisonné et hermétique, où l'imperméabilité entre les strates est la règle, sauf pour les affinités bien placées. C'est dans les loges les plus occultes que se pratiqueraient les pires dérives.
Il s'appuie sur les travaux du sociologue canadien Stephen Kent, qui, avec prudence, a recueilli de nombreux témoignages établissant un lien entre abus rituels et appartenance maçonnique. Kent rapporte que des survivants "ont indiqué que leur père était franc-maçon" et que "les allégations de ces vis rituels étaient liées à la loge". Il note la récurrence et la similarité de ces récits en Amérique du Nord, tout en reconnaissant l'incrédulité et le sentiment de persécution qu'ils provoquent chez les francs-maçons "ordinaires".
L'objectif central de ces rituels pédocriminels est identifié comme le fractionnement de l'esprit de l'enfant via la création d'états dissociatifs par des traumatismes extrêmes. Cela conduit souvent au développement d'un Trouble Dissociatif de l'Identité (TDI), une personnalité multiple. Alexandre explique que ce processus initiatique par la terreur est le point commun des "structures fraternelles lucifériennes ou satanistes". Il sert à créer des adultes loyaux, fidèles et silencieux, chez qui "toute notion de bien et de mal a été gommée". Les crimes commis en groupe servent également de moyen de chantage ultime, créant un "ciment malsain" qui soude les membres par un secret inavouable et leur confère un sentiment de supériorité sur le "profane".
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timestamp: "00:14"
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title: "Les origines antiques du pédosatanisme et la psychodynamique des rites"
quote: "La seule manière de donner un sens à certains éléments rapportés dans les témoignages d'abus rituel serait de considérer qu'il s'agit de faire revivre symboliquement et même physiquement le traumatisme de la naissance."
details:
Pour comprendre les motivations des auteurs, Alexandre invite à une analyse "au-delà de l'affect". Il puise dans les travaux du psychanalyste américain Lloyd deMause, qui interprète les abus rituels comme une reconstitution symbolique et physique du traumatisme de la naissance. Chaque élément du rite trouve une correspondance : le confinement (cages, cercueils) symbolise le ventre maternel ; la pendaison tête en bas reproduit la position du fœtus ; la submersion dans l'eau évoque le liquide amniotique ; la suffocation reproduit l'anoxie de l'accouchement ; la consommation de sang et d'urine renvoie au fœtus buvant du sang placentaire et baignant dans son urine.
Ces rites de "mort et renaissance symbolique" sont présentés comme une constante des religions antiques dites "à mystère" (mystères d'Isis et d'Osiris, d'Éleusis, de Mithra, d'Attis, d'Adonis) et des traditions chamaniques. Le fondateur de l'Église de Satan, Anton LaVey, affirmait lui-même que la "cérémonie de la Renaissance dans un grand cercueil" était commune dans les rituels de loge. On retrouve ce rite dans des sociétés secrètes modernes comme les Skull and Bones de l'université de Yale.
L'état dissociatif extrême, ou "décorporation", est l'objectif recherché. Il est décrit comme une "expérience de mort imminente" provoquant une "sortie astrale" de l'âme, suivie d'une réintégration symbolisant une "nouvelle naissance". Alexandre note que cet état est souvent rapporté par les victimes de viol qui décrivent une anesthésie et une sensation de sortie de corps. Le franc-maçon Walter Lesley William Shortz, dans son livre "The Masonic Initiation", décrit ces états altérés de conscience comme essentiels à l'initiation maçonnique, un moyen pour le "maître" d'acquérir le "plein contrôle" de toutes les parts de son être.
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timestamp: "00:17"
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title: "La tradition occulte du contrôle mental et son histoire secrète"