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title: "La découverte fondatrice des carnets de Pasteur"
quote: "J'ai découvert la vérité sur la création, l'invention du vaccin contre la rage. C'est une imposture totale qui est consignée dans les écrits de Pasteur"
details:
La révélation initiale survient il y a plus de dix à quinze ans, lorsque le narrateur consulte les carnets personnels de Louis Pasteur et de son principal adjoint, Émile Roux, à la Bibliothèque Nationale. Cette consultation approfondie des documents originaux, bien au-delà de l'histoire officielle et hagiographique, lui permet d'accéder à la version non expurgée des événements. Il découvre ainsi, de première main, les mécanismes de la construction du mythe pasteurien, non pas à travers des interprétations ou des analyses secondaires, mais directement via les notes et correspondances des acteurs eux-mêmes. Cette plongée dans les archives primaires est présentée comme le moment de basculement, la confrontation avec une vérité historique cachée, soigneusement dissimulée derrière le récit officiel de la victoire scientifique contre la rage. L'utilisation du terme "imposture totale" est extrêmement forte et définitive ; elle ne laisse place à aucun doute sur la nature délibérément trompeuse des faits tels qu'ils ont été consignés et transmis au public et à la communauté scientifique. Cette découverte n'est pas une simple hypothèse ou une théorie alternative, mais une conviction forgée par l'accès à des preuves tangibles et écrites, faisant des auteurs eux-mêmes les témoins de leur propre supercherie.
Les écrits d'Émile Roux, décrits comme le "principal adjoint" de Pasteur, sont tout aussi accablants et viennent corroborer et détailler les manipulations découvertes dans les carnets de Pasteur lui-même. Ces documents expliquent de manière cynique et méthodique "comment ils ont triché pour masquer les drames qui suivaient certaines vaccinations". Cette phrase suggère l'existence d'effets secondaires graves, d'échecs thérapeutiques, voire de décès directement liés aux premiers protocoles vaccinaux, qui ont été sciemment occultés, niés ou attribués à d'autres causes par l'équipe de l'Institut Pasteur. La tromperie ne résiderait donc pas seulement dans une exagération des succès, mais dans une active dissimulation des échecs et des préjudices, une pratique contraire à l'éthique scientifique la plus élémentaire qui consiste à reconnaître et à analyser les erreurs. Le choix du mot "masquer" indique une action délibérée et organisée, impliquant probablement plusieurs personnes au sein du cercle restreint de Pasteur, transformant ce qui pourrait être une simple erreur de jugement en une fraude scientifique consciente et concertée dont l'objectif était de préserver à tout prix la réputation du savant et la crédibilité de son invention.
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title: "Le rejet et l'incrédulité du milieu médical"
quote: "J'en ai parlé à des copains médecins... Mais disait, mais c'est pas possible."
details:
Face à cette découverte bouleversante, le narrateur entreprend naturellement de partager ces preuves avec ses pairs, des médecins qu'il qualifie de "copains", supposant ainsi une relation de confiance et un respect intellectuel mutuel. Cependant, la réaction est un rejet catégorique et immédiat, non pas basé sur une contre-argumentation ou un examen des preuves présentées, mais sur un réflexe de défense idéologique. La phrase "mais c'est pas possible" est répétée, soulignant le caractère viscéral et presque instinctif de ce déni. Le récit officiel de Pasteur est si profondément ancré dans la formation et l'identité professionnelle de ces médecins qu'il transcende le statut de simple fait historique pour devenir un dogme intangible, un pilier de la mythologie médicale moderne. La vérité factuelle, pourtant documentée par les sources primaires, se heurte à un mur de croyance. Cette anecdote illustre le phénomène cognitif du biais de confirmation à l'échelle collective, où une information qui remet en cause un paradigme fondamental est rejetée sans examen, car son acceptation nécessiterait un remodelage trop profond et trop déstabilisant de toute une vision du monde professionnelle et institutionnelle.
L'exemple de Serge Tribola, présenté comme un "meilleur ami" du narrateur, docteur en philosophie, en médecine et psychiatre, est particulièrement significatif. Ce profil intellectuel, a priori ouvert et critique du fait de sa double formation médicale et philosophique, était donc constamment dans un "principe d'interrogation". Pourtant, lui aussi succombe à l'incredulité initiale face aux preuves concernant Pasteur. Son parcours à l'université, qui aurait dû l'habituer à remettre en question les savoirs établis, ne suffit pas à surmonter le choc de la révélation. Son décès, mentionné par le narrateur, ajoute une note personnelle et tragique à l'histoire, symbolisant peut-être la difficulté, voire l'impossibilité, pour certains membres de l'establishment, d'accepter une vérité qui dérange à ce point. La réaction de Tribola après avoir lu les documents ("mais c'est pas possible") montre que même les esprits les plus aguerris et critiques peuvent être aveuglés par le poids d'un dogme lorsqu'il est constitutif de leur identité et de leur culture professionnelle. Le narrateur se retrouve ainsi isolé, porteur d'une vérité que son propre milieu refuse de voir, préférant le confort de l'histoire officielle à la complexité dérangeante des faits historiques.
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timestamp: "00:02"
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title: "Le dogme intangible des fondements scientifiques"
quote: "Les fondements ne sont pas des vérités, il faut savoir les batailler."
details:
La leçon fondamentale tirée de cette expérience dépasse largement le cas spécifique de Pasteur pour s'étendre à une épistémologie critique de la science elle-même. Le narrateur constate avec amertume que la réponse dominante est un refus de "revisiter les éléments, les fondements", sous prétexte qu'ils sont "acquis une bonne fois pour toutes". Cette phrase capture l'essence de la pensée dogmatique qui peut s'immiscer dans la science : la transformation de théories et de découvertes, par nature provisoires et perfectibles, en vérités absolues et intangibles. Le processus scientifique, qui devrait être un questionnement perpétuel, se fige alors en une religion laïque avec ses saints, ses miracles et ses textes sacrés qu'il est interdit de critiquer. Le cas Pasteur devient le paradigme de cette dérive où l'histoire est écrite par les vainqueurs et institutionnalisée au point de devenir immunisée contre toute critique factuelle. Le narrateur oppose à cela une vision dynamique et conflictuelle de la connaissance : "Les fondements ne sont pas des vérités, il faut savoir les batailler." Le verbe "batailler" est crucial ; il implique un combat, une lutte active contre l'inertie intellectuelle et les intérêts établis. La science authentique n'est pas un corpus figé de connaissances mais un processus permanent de remise en question, y compris et surtout de ses figures les plus sacralisées.
Cette incapacité à "batailler" les fondements a des conséquences directes et dramatiques sur la pratique médicale et la santé publique. En érigeant le modèle pasteurien (bactériologie, vaccination comme unique solution) en dogme indiscutable, on a selon le narrateur occulté une analyse plus large et plus profonde des causes de la maladie. La médecine, en se focalisant presque exclusivement sur le "microbe" à éradiquer, aurait négligé le "terrain", c'est-à-dire l'état de santé global de l'individu et son environnement. Cette critique rejoint les courants hygiénistes du XIXe siècle qui insistaient sur les conditions de vie, l'alimentation, l'air et l'eau. En ne "battant" pas le fondement pasteurien, la médecine moderne se serait fourvoyée dans une approche réductionniste et techniciste, cherchant toujours le remède miracle (le vaccin, l'antibiotique) sans s'attaquer aux causes profondes de la dégradation de la santé des populations, causes qui sont largement socio-économiques et environnementales. Le dogme empêche ainsi une vision holistique et préventive de la santé, au profit d'une approche curative et commerciale centrée sur la lutte contre les agents pathogènes.
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timestamp: "00:03"
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title: "La décrépitude sanitaire à l'ère industrielle"
quote: "En 1832, [le médecin] dit : nos jeunes à 25 ans sont des vieillards qui ne tiennent plus debout."
details:
Pour étayer sa thèse sur les causes environnementales de la maladie, le narrateur invoque un rapport médical datant de 1832, une période charnière de l'industrialisation massive en France et en Europe. La citation attribuée à un médecin de l'époque est frappante et hyperbolique : "nos jeunes à 25 ans sont des vieillards qui ne tiennent plus debout." Cette image puissante décrit une jeunesse physiologiquement ruinée, privée de sa vitalité et vieillie prématurément par les conditions de vie et de travail imposées par la révolution industrielle. Elle sert de preuve historique à l'argument selon lequel la dégradation de la santé publique a précédé et créé le terrain favorable aux épidémies, bien avant que les découvertes de la médecine moderne ne prétendent les enrayer. Ce n'est pas l'absence de vaccins qui tuait, mais l'extrême précarité sanitaire, la misère physiologique engendrée par le capitalisme industriel naissant. Le rapport de 1832 peint un tableau apocalyptique d'une génération sacrifiée, dont la force vitale a été siphonnée par le travail harassant, la malnutrition et un environnement devenu toxique.
Le narrateur précise le diagnostic de l'époque : des "organismes en décrépitude". Cette "décrépitude" n'est pas due au hasard ou à un manque de progrès médical, mais est directement imputée aux nuisances de l'industrie naissante. Il est spécifiquement mentionné que ces organismes "souffrent de respirer tous les acides, etc., toute la chimie dont on se sert pour développer ce monde industriel". Ici, le lien de causalité est clairement établi : le progrès industriel, et son cortège de pollutions chimiques (les acides, résidus des manufactures et des premières usines), est identifié comme le facteur principal de l'effondrement sanitaire des classes laborieuses. La pollution de l'air, de l'eau et des sols n'est donc pas un problème moderne ; elle était déjà, au milieu du XIXe siècle, une cause majeure de morbidité et de mortalité précoce. La conséquence en est des "santés précaires qui font mourir jeunes". Cette analyse contredit frontalement le récit conventionnel qui attribue l'allongement de l'espérance de vie uniquement aux progrès de la médecine. Au contraire, le narrateur soutient que la médecine est intervenue a posteriori pour tenter de réparer les dégâts causés par l'industrie, et qu'elle s'est ensuite attribué tout le mérite de l'amélioration ultérieure des conditions de vie, qui était en réalité due aux luttes sociales pour de meilleurs salaires, une alimentation plus saine et des conditions de travail moins meurtrières.
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title: "L'illusion de la médecine salvatrice"
quote: "Et après, on nous dira, mais heureusement qu'il a eu la médecine, parce que grâce à la médecine, on vit plus vieux. Non, regardez."
details:
Le narrateur s'attaque ici au cœur du mythe progressiste qui sert de légitimation principale à l'institution médicale moderne : l'idée que nous devons notre longévité actuelle presque exclusivement aux découvertes médicales comme les vaccins, les antibiotiques ou les chirurgies. Il oppose à cette croyance un impératif méthodologique : "Non, regardez." Il invite à un examen honnête et contextualisé de l'histoire, à une contre-enquête qui ne se contente pas de répéter le discours officiel. Son argument est que la corrélation entre l'avènement de la médecine moderne et l'augmentation de l'espérance de vie ne prouve pas nécessairement un lien de causalité direct. Il suggère que cette corrélation est fallacieuse, ou du moins que la part de la médecine est bien moindre que ce qui est communément admis, et que d'autres facteurs, préalables et plus fondamentaux, ont joué un rôle déterminant.
Pour étayer son propos, il lance un défi : "regardez quelles étaient les conditions de vie de nos ancêtres à l'ère industrielle, et même avant". Cette invitation à regarder le passé dans son ensemble, et pas seulement through the prism des découvertes médicales, est cruciale. Il admet que avant l'ère industrielle, les conditions de vie étaient déjà rudes, mais soutient que la révolution industrielle a représenté une régression sanitaire catastrophique sans précédent, créant des concentrations urbaines misérables, une pollution intense et une exploitation humaine qui ont fait chuter l'espérance de vie dans les villes industrielles. L'amélioration subsequent de la longévité ne serait donc pas due à la médecine qui aurait apporté le salut, mais plutôt à la lente et laborieuse correction des désastres sanitaires créés par l'industrie elle-même, grâce aux avancées sociales (syndicats, lois sociales), à l'hygiène publique (égouts, water potable), à une meilleure alimentation et à la réduction de la pollution dans certaines zones. La médecine aurait ainsi suivi et accompagné ce mouvement d'amélioration générale des conditions de vie bien plus qu'elle ne l'aurait initié. Son rôle, bien que réel dans certains domaines spécifiques (chirurgie traumatologique, obstétrique...), aurait été largement surévalué et mythifié, notamment grâce à la propagande issue du mythe pasteurien, afin d'asseoir son autorité et son pouvoir social.
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