---
timestamp: "00:00"
marker: "!"
title: "Introduction et contexte géopolitique"
quote: "On dirait que la question palestine a commencé le 7 octobre alors que ça fait 75 ans que ça dure. Et là, on dirait que ça a commencé en 2022."
details:
L'entretien débute par une critique fondamentale de la narration occidentale dominante qui tend à réduire les conflits complexes à des événements récents, effaçant ainsi leur historicité et leur profondeur. Alain Soral et son interlocuteur soulignent que le conflit ukrainien, tout comme le conflit israélo-palestinien, sont présentés de manière tronquée, occultant des décennies, voire des siècles, de tensions et d'antécédents. Cette amnésie historique volontaire sert des intérêts géopolitiques précis, notamment ceux de l'Occident collectif et de l'OTAN, qui cherchent à diaboliser la Russie et à justifier des interventions. La discussion s'engage depuis Moscou, un choix symbolique fort qui place d'emblée l'entretien sous le signe d'une contre-narrative, d'une volonté de donner une voix à ceux qui sont systématiquement censurés dans les médias mainstream occidentaux. Le studio même où se déroule l'entretien, financé par le magazine Géopolitique Profonde, est présenté comme un bastion de résistance face à l'hégémonie médiatique occidentale.
---
---
timestamp: "00:02"
marker: "!"
title: "Observations sur la Russie contemporaine : modernité et résilience"
quote: "Je trouve que le standard qui permet de juger un pays, c'est-à-dire le réseau routier, les façades d'immeubles, les commerces, les gens dans la rue, ce standard est vraiment en hausse de façon très impressionnante."
details:
Alain Soral, qui se rend régulièrement en Russie depuis 2016, dresse un constat sans appel : le pays est en pleine mutation positive et contraste radicalement avec le déclin observable en Occident, et particulièrement en France. Il utilise des critères concrets et tangibles pour étayer son propos : la qualité et l'entretien des infrastructures routières, y compris sur de longues distances comme les 1200 km parcourus pour se rendre dans le Donbass, sont impeccables. Les stations-service et leurs commodités sont jugées supérieures à leurs équivalentes françaises. Un indicateur symbolique mais révélateur est souligné : la propreté et la disponibilité des toilettes publiques, qu'il compare avantageusement à la situation déplorable en France et qu'il rapproche du standard suisse, synonyme de civisme et de développement. Cette attention portée aux détails de la vie quotidienne sert à déconstruire le cliché d'une Russie arriérée et sous-développée. Moscou est décrite comme une mégapole dynamique, prospère et mondiale, bouillonnante d'activité, sans aucun sentiment d'insécurité ou de délinquance visible, bien loin de l'image d'une capitale en guerre.
---
---
timestamp: "00:04"
marker: "!"
title: "L'opération spéciale et la réalité du terrain dans le Donbass"
quote: "On n'a aucun sentiment de guerre à Moscou... Dans le Donbas, c'est un peu la même chose, même si on est allé assez près du front."
details:
Contre toute attente, le récit de Soral concernant la zone de conflit est celui d'une normalité relative et d'une résilience frappante. À Moscou, aucun signe visible de guerre n'est perceptible : pas de militaires en nombre, pas de blessés, une vie qui suit son cours malgré des attaques de drones sporadiques et largement contrôlées par les défenses russes. Cette réalité contredit la couverture médiatique occidentale qui peint une Russie assiégée. Le voyage dans le Donbass confirme cette impression. Même à 20 km du front, à Donetsk, le sentiment de guerre est atténué. Il se manifeste non par des combats audibles ou une agitation permanente, mais par des séquelles physiques : bâtiments endommagés, impacts d'obus sur les façades. Cependant, un effort colossal de reconstruction est en cours : les infrastructures routières sont en bon état, sans "trous d'obus", et la vie civile se déroule avec un calme relatif. Soral insiste sur le fait que le vrai danger ne réside pas dans le Donbass pour un visiteur, mais bien en Occident, où les élites poussent à une escalade guerrière aux conséquences bien plus graves pour les populations européennes.
---
---
timestamp: "00:07"
marker: "!"
title: "Le peuple du Donbass : résistance, culture soviétique et force physique"
quote: "Dans le Donbas, il y a un climat soviétique bien plus qu'à Moscou... On a des masses... très musclés très calmes."
details:
La région du Donbass dépeinte par Soral est marquée par une forte identité historique et culturelle. Il observe une persistance de l'imaginaire et des symboles soviétiques, bien plus présents qu'à Moscou, avec de nombreux drapeaux rouges et un patriotisme populaire profondément enraciné. Cette identité est liée à son histoire de région minière et industrielle, berceau du prolétariat soviétique. Soral est frappé par le "standard physique" des hommes rencontrés : une force tranquille, une carrure impressionnante qui contraste, selon lui, avec la physionomie des hommes français modernes. Il y voit une preuve de leur capacité à endurer un conflit et un avertissement cinglant adressé à ceux qui, comme Emmanuel Macron, envisageraient légèrement une confrontation militaire avec la Russie. Cette population, qui subit des bombardements depuis 2014, a développé une résistance farouche, s'étant initialement défendue par elle-même via des milices avant l'intervention russe. Soral souligne que la question n'est pas de savoir pourquoi Poutine est intervenu, mais pourquoi il a tant tardé à le faire, suggérant que la Russie n'était simplement pas prête.
---
---
timestamp: "00:11"
marker: "!"
title: "Les conséquences concrètes de la guerre : vie quotidienne et investissements"
quote: "La situation de guerre c'est ce genre de d'emmerdement permanent dans la vie quotidienne. Pas d'eau dans la chasse d'eau, pas d'eau dans les robinets."
details:
Loin des images épiques et aseptisées des films de guerre, Soral décrit la réalité prosaïque et harassante du conflit. Le problème majeur rencontré est celui des coupures d'eau récurrentes, un aspect trivial mais extrêmement pénible de la vie sous les bombes. Il raconte avec force détails les difficultés à se doucher, à utiliser les toilettes, la nécessité de se ravitailler en eau via des bonbonnes, et les créneaux restrictifs imposés aux habitants. Ces tracas du quotidien, invisibles dans les médias, sont présentés comme une leçon de réalité pour les "excités" occidentaux qui fantasment la guerre. Parallèlement à ces difficultés, il observe un effort massif de la part de la Russie pour non seulement réparer les dégâts de la guerre, mais aussi pour moderniser et améliorer les infrastructures de la région, que le pouvoir ukrainien avait, selon lui, délibérément laissé à l'abandon pour punir la population russophile. Cette stratégie de reconstruction contrastée avec une guerre "sale" menée par les Ukrainiens, accusés de sabotages ciblés d'infrastructures civiles (barrages, centrales électriques) et d'assassinats.
---
---
timestamp: "00:16"
marker: "!"
title: "Guerre médiatique, censure et ciblage des dissidents"
quote: "La première victime de la guerre c'est la vérité... l'alternative c'est toi et c'est moi. C'est nos médias sur internet."
details:
Soral consacre une part importante de son analyse à la guerre de l'information, qu'il estime être tout aussi cruciale que le conflit armé. Il dénonce une propagande occidentale massive et éhontée, qu'il compare en termes de malhonnêteté aux pires exemples historiques, et qui est diffusée par les grands médias français (LCI, BFM). Face à ce "mensonge intégral", la seule alternative viendrait des médias indépendants sur Internet, comme le sien. Cette position les expose à des dangers réels : Soral rappelle les assassinats ciblés de figures médiatiques russes critiques du narratif officiel, comme Daria Douguina (fille d'Alexandre Douguine) et les tentatives contre Margarita Simonian (RT). Il étend cette menace aux journalistes occidentaux comme lui qui osent rapporter une autre version des faits, les rendant potentiellement vulnérables aussi bien sur le terrain qu'à leur retour en Europe. La censure est un autre volet de cette guerre médiatique : il détaille les mécanismes opaques de modération sur des plateformes comme YouTube, où la décision de supprimer une chaîne ou une vidéo est laissée à l'appréciation discrétionnaire de "censeurs en chef" souvent jeunes et idéologiquement alignés, en lien étroit avec des organisations comme la LICRA. Cette privatisation de la censure est selon lui une menace grave pour la démocratie.
---
---